jeudi 24 septembre 2015

♥ L'alliance - Les Eveilleurs tome 3 (Pauline Alphen)

Titre : L'alliance
Auteur : Pauline Alphen
Genre :  Fantastique
Série : Les Eveilleurs (Tome 3)
Nombre de pages : 468 pages

Résumé :
"En quittant l'île, je décidai de rejoindre le Nomadstère. Jad avait choisi de rester dans les limbes. A Salicande, Blaise, Chandra, Ugh, Maya et ses filles se retrouvaient. Eux, ensemble ; moi, seule ; Jad, ailleurs. Comme les fils se tissent, se coupent et se nouent, la trame des Eveilleurs prenait forme : nomades, mage, guerriers, Elémentaux, Anges et les autres, tous les autres... De l'ombre grandissante des Temps d'Avant, l'Alliance émergeait." 
Carnets de Claris, extraits, in Archives de la Guilde des Nomades de l'Ecriture.

Une Alliance qui est également remplie de spoilers, prenez donc garde aux lignes que vos yeux parcourent ! 

Lire un nouveau tome des Eveilleurs est toujours une sorte d'aventure pour moi - peu importe que je l'ai déjà vécue. Elle est à la fois merveilleuse, enivrante, entraînante et effrayante. Merveilleuse par tous ces personnages, toutes ces histoires qui se mêlent, s'entremêlent, s'entrelacent en formant la trame même de son histoire, de leur histoire, de l'Histoire. Effrayante parce que je sais pertinemment qu'il ne me reste plus qu'un tome, le quatrième, avant de me retrouver à nouveau dans cette terrible expectative. L'auteur a prévu sept tomes - le nombre magique, celui qu'on retrouve aussi chez Harry Potter. Mais les derniers tomes sont en cours d'écriture et pour un résultat si parfait, il faut du temps.
Beaucoup de temps.

Oui, un résultat parfait. Honnêtement je ne mâcherai pas mes mots, vous avez compris depuis longtemps que j'adulerai presque autant Pauline que j'adule Pierre Bottero - ce qui signifie beaucoup. Si je n'ai pour ce dernier plus l'occasion de le revoir, de lui dire tout ce qu'il a représenté, représente et représentera toujours pour moi, j'espère pouvoir un jour le dire à Pauline. Parce que les mots sont importants et qu'ils donnent naissance aux pires des regrets lorsqu'ils ne sont pas délivrés à leurs destinataires dans le bon temps et le bon lieu.
J'admire Pauline, surtout, déjà, avant tout, pour sa plume. Je sais que je vous en parle à chaque fois, et peut-être que parfois, je me répète. Mais je n'en ai pourtant pas l'impression, tant il y a à dire. Elle a un style qui se rapproche parfois un peu de la façon de marcher qu'elle décrit pour Claris : "mais toi, quand tu te déplace, on dirait que tu danses". Je sais que c'est étrange de le dire comme ça, mais vraiment, j'ai parfois l'impression que les mots sont guidés par une plume qui virevolte comme une funambule sur le fil des émotions. Parfois, je croise une rime au milieu d'une phase, et c'est délicat, aérien, discret mais tellement agréable. Parfois, l'écriture se transforme, devient moins aérienne, plus directe, franche, comme au cours d'un combat. Elle s'adapte au lecteur, s'adapte à l'histoire... s'adapte aux personnages par lesquels l'histoire est transmise.

Une histoire gigantesque, tentaculaire, et pourtant si simple à la fois.
J'aime les paradoxe, oui. Un peu. Beaucoup.
Mais l'histoire des Eveilleurs est loin d'être aisée à décrire, à expliquer. Je pense qu'il faut vraiment la lire, la vivre pour la comprendre. Elle entremêle un nombre impressionnants de personnages qui vont, viennent, restent ou partent, pour toujours ou juste quelques lignes. Chacun apporte un petit bout à l'ensemble, une pierre, une plume, une feuille. Quelque chose qui construit petit à petit cette "Alliance", voire même, cet "Ailleurs". On pourrait se demander - et ça m'est arrivé plusieurs fois - en quoi est-ce que l'histoire de Claris est importante pour cette "Alliance" qui se développe. Et puis on retombe sur un chapitre de Claris, justement, et c'est là qu'on comprend. Parce que oui, sa quête de solitude et du Nomadstère est petit, centrée sur elle.. mais elle s’inscrit dans un tout, un tout qui, j'en suis sûre, se développera plus tard.
Toute l'histoire est ainsi, virevoltante, passant d'un personnage à l'autre, d'un pan de l'histoire à l'autre. D'un fil de la trame à l'autre. On se demande toujours un peu ce qui va nous arriver, ce qui va arriver aux personnages - et aussi ce qui arrive aux autres, ceux que l'on quitte pour les retrouver plus tard. Et encore une fois, Pauline réussi un coup de maître en nous donnant envie de suivre chacun des personnages, pas juste passer le plus vite possible cette partie pour retrouver les autres.

Et ça, à mon avis, c'est aussi grâce à ces personnages si bien construits.
J'ai beaucoup aimé, dans ce tome, Blaise, qui perd un peu de sa superbe. Il descend de ce piédestal de Mage-Sage où il s'était lui-même hissé inconsciemment pour redevenir un peu humain, laissant apparaître le Blaise torturé, jaloux, fatigué et orgueilleux. Et c'est agréable, vraiment. Il aide à voir qu'on est tous humains, peu importe notre âge, qu'on fera toujours tous des erreurs mais que ce qui compte c'est de parvenir à voir au-delà, de les comprendre, et de faire ce qu'on peut pour en apprendre.
Chacun des personnages apporte aussi quelque chose. Claris commence vraiment cette transformation qu'elle avait abordé dans le Quatrième Temps, remplaçant la colère par d'autres choses, se frottant vraiment au monde, s'y cognant même avec beaucoup de franchise et d'entrain. Jad était plus absent, plus transparent... j'ai moins de choses à dire dessus. Mais je l'ai aimé lui aussi, dans les différents petits moments où on le rencontrait, ces instants où on sentait sa présence au travers des autres, comme un manque, quelque chose à combler.
Et j'ai une pensée vraiment émue pour Mana, l'Engrillagée, qui fait route avec nous sur toute une partie du chemin sans que l'on se doute de qui elle est véritablement, des secrets qu'elle cache et qu'elle finira par tôt ou tard dévoiler, petit à petit. J'ai aimé la rencontrer à nouveau, refaire connaissance avec elle, détail par détail, sourire par sourire.

C'est terrible de devoir se limiter dans les tartines que je vous fait en parlant de ces livres par peur de vous faire faire une indigestion. Ils sont si bien pour moi que je pourrais en parler pendant des heures, tant ils m'ont imprégnée de leur magie. J'espère que si cette chronique ne vous a pas convaincus de devenir Wardas ou Nomades de l'Ecriture, elle vous aura au moins convaincus que ces livres valent la peine d'être lus. 

10/10 

Je vous en supplie, Pauline. Sortez vite ce cinquième tome, je n'en peux plus d'attendre. 

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