mardi 15 juillet 2014

Les Cavaliers de l'Ombre (Martine Laffon)

Titre : Les Cavaliers de l'Ombre
Auteur : Martine Laffon
Genre :  Fantastique
Série : La prophétie des 7 chevaux (tome 1)
Nombre de pages : 178 pages

Résumé :
Sophia, Marco et Nacim ont un lien très fort avec les chevaux. Ils ont été choisis par Esprit Cheval, le Grand Ancêtre de tous les équidés, pour combattre l'Ombre, un être maléfique décidé à éliminer toutes les races de chevaux. Natawas le chaman les guidera jusqu'aux confins du monde, sur une terre de feu et de glace. Ils y découvriront les secrets et les puissances des esprits du Nord et apprendront à maîtriser leurs propres forces pour affronter les redoutables cavaliers de l'Ombre... 


Eh bien, voilà les amis. Je signe avec ce livre ma première "déception" en ligne.
Pourtant, cela s'annonçait plutôt bien ! Je me baladais il y  a quelques semaines entre les rayons de ma chère bibliothèque de ville (qui bientôt fermera ses portes pour rénovation, bouh, drame de ma vie). Tout à coup, mon regard accroche le dos d'un livre sur un rayon. Il semble être si banal, peut-être sera-t-il l'élu ?! Je le prends à moi, le retourne, dévore son résumé... Cela parle de chevaux, de liens, d'une quête, on sent venir peut-être bien le grand, le beau, l'épique...

L'espoir montait alors, montait, montait... pour mieux chuter juste après, malheureusement. Alors, qu'est-ce qui m'a tant déplu dans ce livre ? On va décortiquer ça en plusieurs niveaux, d'accord ?
Commençons par les personnages. On peut ici citer les trois enfants (Nacim, Sophia et Marco), Natawas, le chaman, et l'Ombre, leur ennemi. Eh bien vous savez quoi ? Autant les uns que les autres... tout me semble absolument, ridiculement, cosmiquement vide. Je vous assure que je ne cherche pas à forcir le trait, c'est vraiment l'impression que j'ai eu tout au long du roman : les trois enfants traversent l'histoire sans laisser aucune marque.
On sent légèrement au début qu’ils sont attachés à leur chevaux, et on voudrait pouvoir s'y accrocher, mais dès le quatrième chapitre (après leur "présentation", donc), le chaman apparaît et dès ce moment, les enfants paraissent alors travers l'histoire comme des flèches sans laisser plus aucune trace.
Le chaman en question m'est apparu tantôt mystérieux, tantôt presque ... ridicule lorsqu'il communiquait avec les esprits, entre autre. Enfin, l'Ombre, leur ennemi... semblait pourtant pas mal effrayant au tout début - avec une nette tendance à verser dans la folie la plus pure sans crier gare. Mais il subit le même effet que les enfants : au bout de quelques chapitres, il ne semble plus avoir "d'accroches", on ne peut plus ressentir rien vis à vis de lui, comme s'il devenait transparent, statue de verre au milieu de l'histoire.

Et quelle histoire, on peut en parler également  ! Elle semblait pourtant vraiment bien s'annoncer (en fait globalement, je me rends compte que le livre lui-même commençait bien. C'est après que cela se gâte...), avec des chevaux qui trépassent, une Quête à entreprendre, des enfants choisis... mais sitôt que ces derniers rejoignent Natawas dans sa grotte et vivent leur initiation, l'histoire parait enclencher la sixième vitesse et se précipiter alors tout droit devant elle. On ne comprend quasiment plus rien de ce qu'il se passe tant tout cela se déroule vite, les événements, les dialogues... même les descriptions me semblent précipitées. Et surtout, chose que je ne pardonne pas : plus l'histoire avant, plus les personnages perdent de leur substance, comme s'ils sortaient tout à coup de leur propre caractère pour n'être plus que des silhouettes sur la page (il existe un terme dans le langage de l'écriture pour ça, le "OOC", signifiant Out of Character). Et c'est une chose qui me fait beaucoup de peine car ces personnages semblaient pourtant avoir de bons caractères de départ. Mais sitôt que l'histoire s'enclenche vraiment, c'est comme si les deux garçons devenaient copies l'une que l'autre, Sophia ne "sortant" du lot que parce qu'elle est la fille - et qu'elle fait plus de choses qu'eux.

Enfin, un dernier mot est à faire à mon avis sur la plume de l'auteur, qui gagnerait certainement à épurer un peu son style, à le retravailler. Un auteur que j'adore  (je dirai presque "que je vénère", mais je n'aime pas en faire trop) avait dit un jour que les mots sont comme des outils que nous utilisons, nous, écrivains, pour sculpter l'émotion. Eh bien les sculptures taillées par cette auteur pourraient être prometteuses, malheureusement, elles sont encore trop "floues". Lorsque lis un livre, j'ai normalement la capacité d'imaginer vraiment les scènes dans ma tête, pour peu que celles-ci soient bien décrites. Ici, j'ai eu l'impression du début à la fin d'avancer dans un brouillard flou sans vraiment comprendre où je me dirigeais. J'ai vraiment dû m'accrocher pour réussir à finir le livre, presque gavée de ma lecture.

Le bilan n'est donc vraiment pas glorieux... que ce soit la plume trop peu précise, les personnages qui perdent leur propre consistance ou l'histoire qui ne m'a pas semblé savoir où elle allait, je reste déçue. C'est donc avec un pincement au cœur que je vais reposer ce livre dans la bibliothèque de la ville, non sans lui avoir donné un triste...

3/10


Heureusement, il y a Night School pour me réconforter. Croyez moi qu'à la vitesse où je le lis, vous aurez la chronique très vite... 

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