samedi 27 juin 2015

L'Héritière (Melinda Salisbury)

Titre : L'Héritière
Auteur : Melinda Salisbury
Genre :  Fantasy
Série : l'Héritière ? (Tome 1)
Nombre de pages : 327 pages

Résumé :
Twylla est promise au prince héritier du royaume de Lormere. Mais la jeune élue possède un don maléfique. Elle a le pouvoir de tuer par son simple toucher : elle est l'arme parfaite ! La cruelle reine qui l'a adoptée la contraint à exécuter les traîtres. Nul ne peut approcher Twylla sans risquer sa vie. Jusqu'au jour où Lief, son nouveau garde, charmant et rebelle, fait vaciller la jeune fille dans sa foi et sa soumission... 


Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais lorsque j'ai décidé d'acheter et de lire ce livre. Je suis tombée dessus par hasard sur un stand au Salon du Livre, et comme la couverture et le titre me paraissaient intéressants, j'ai décidé de tenter l'aventure. Et même si certains bouts de l'histoire, je m'y attendais pas mal... ce ne fut pas le cas du tout, je crois, en tout cas pas dans sa plus large "portée".

Je vais m'expliquer.
Twylla, l'héroïne, est considérée par son peuple comme une sorte de fille de divinité réincarnée - ce qui lui permet, notamment, de survivre en absorbant du poison mais en contrepartie, elle apporte la mort car sa peau elle-même en devient empoisonnée. Ainsi, si elle touche quiconque, ce dernier mourra des suites du poison. Les seuls à être immunisés sont les membres de la famille royale (Roi, Reine, et le Prince Merek, auquel elle est d'ailleurs fiancée).
C'est la base de l'histoire et je vous avoue, toute sadique que je suis, qu'elle me plaisait énormément, car j'adore l'idée d'un personnage qui ne peut toucher personne sous peine d'être responsable de sa mort (notamment pour ça que j'aime tant la trilogie de Tehereh Mafi, je pense).
Alors l'histoire est vraiment très intéressante, mais du coup le retournement auquel on a droit vers la moitié ou les deux tiers du livre fait prendre à tout ça un tour que je n'avais pas soupçonné et qui, honnêtement, m'a un peu déplu. Mais cela restait très intéressant et j'ai continué.

Et je ne regrette pas !
Outre la plume de Melinda qui est vraiment très agréable à lire, car très simple, sans fioriture, mais fluide et élégante, l'univers est aussi très profond. J'ai beaucoup aimé voir l'opposition entre le royaume de Lormere et celui des tregelliens, leurs "ennemis" (?), l'un étant resté dans la foi du Moyen-Âge, surtout en ce qui concerne la médecine, la monarchie et les dieux, et l'autre étant déjà passé à un système démocratique, développant alors la médecine et l'alchimie.
J'ai vraiment eu l'impression pendant ma lecture de me retrouver au beau milieu d'un Moyen-Âge un peu fantaisiste, qui ferait face de l'autre côté de sa frontière à un pays qui aurait fait un petit bond dans le temps. C'était extrêmement bien fait et cela permettait une immersion absolument géniale.

Les personnages aussi sont vraiment bons.
Twylla, déjà, est une héroïne pleine de doutes, de foi, d'envie de liberté et de peurs. C'est difficile pour moi de vous expliquer vraiment tout ça car le personnage subit une réelle évolution au fil du temps. Elle nous dit elle-même avoir été une enfant plutôt peste à son arrivée mais qui a dû grandir prématurément en découvrant la facette "tueuse" de son rôle - elle est celle qui doit mettre fin aux jours des traîtres en les touchant. Tout au long de ce roman, elle va voir ses croyances mises à mal, et va devoir apprendre à faire avec tout ça, ce qui est croyez moi, loin d'être aisés. Il est possible de penser à certains moments qu'en effet, elle ne fait pas "grand chose" pour se sortir de sa situation... mais un mot à la fin du roman, de la part de l'auteur, permet vraiment de remettre tout ça en question : c'est vrai, parfois on est au beau milieu d'une cage, on pourrait en sortir et on ne le fait pas... mais c'est généralement parce que la cage est tout ce qu'on a connu jusqu'alors et que s'en extraire n'est pas la chose la plus évidente à faire. C'est un combat de tous les instants, qui est très long et éprouvants.
De ce côté là, j'ai donc beaucoup aimé Twylla, que son dilemme rend réellement humaine.

Je vous dis tout ça comme si je n'avais pas apprécié les autres personnages mais... loin de là ! Lief et Merek, les deux personnages masculins que l'on voit le plus, sont tous deux et à leur façon très intéressants à voir évoluer.
On a tour à tour l'impression que les deux mènent la danse et savent très bien tout ce qu'ils font, et tour à tour on va pouvoir les voir faiblir, hésiter, de la même manière que Twylla, nous montrant que quoi qu'il se passe, ils sont tout aussi humains et qu'ils ne peuvent parfois rien malgré toute leur volonté.
Enfin, j'ai vraiment beaucoup aimé la reine, qui apparaissait vraiment comme une sorte de "grande méchante" dans le résumé. Je ne vous dirai pas ce qu'il en est réellement pour que vous gardiez la surprise, mais je dois avouer que je m'attendais à certaines choses, que ce ne fut en tout cas pas le cas et quelque part, cela a été un peu ... décevant ?

Je pense que cela résume pas mal l’histoire complète : lorsqu'on lit le résumé, on aurait tendance à s'imaginer beaucoup de chose. On s'enthousiasme beaucoup, on en attends... le début semble conforme puis tout prend une direction totalement différente ! Et alors, il faut aimer ou non. Cela a le mérite de surprendre, mais c'est un risque et à certains moments, il a pour moi été trop "gros" dans sa gourmandise. Cela en fait selon moi un bon livre, mais ce ne sera pas un coup de cœur, dommage ! 

8.5/10

Pssst... et puis c'est quoi cette traduction du titre, sérieusement ?! Héritière de quoi, le titre anglais, c'est un rappel de la condition de Twylla, ça avait beaucoup plus de sens... ! 

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